L’OPINION DE GHYSLAIN GUEDEGBE
Les FCBE fuient le débat et préfèrent le monologue politique

C’est l’étonnement, voire la stupéfaction dans les rangs des observateurs de la vie politique béninoise. D’abord considérée comme un canular, la maladresse a fini par être certifiée par l’absence de démenti officiel des géniteurs de cette monstruosité.
Il est inimaginable, qu’après 10 années d’exercice du pouvoir, les Forces cauris pour un Bénin Emergent aient pu produire pareille boutade.
En effet, dans un communiqué (en fait un assemblage incohérent de phrases) signé de la Coordination nationale, l’alliance hétéroclite ayant benoîtement applaudi dix ans durant les dérives et les bouffonneries de l’ancien chef d’Etat Boni Yayi, attire l’attention du peuple sur certaines propositions de lois soumises à l’Assemblée Nationale. Ledit communiqué dit prendre part à une veille citoyenne et prévient sur “les dérives que pourraient induire ces lois si l’on n’y prendre garde“.
Cela appelle plusieurs observations de la part de tout esprit doté d’un brin d’intelligence :
Les propositions de loi incriminées par les FCBE ont été portées à la connaissance des députés lors de deux séminaires organisés à leur intention à Dassa et à Grand-Popo sans que les FCBE présent aient trouvé à redire
Inaccoutumées aux débats contradictoires, les FCBE qui comptent le plus grand nombre de députés au parlement, oublient que ces projets ou propositions passeront devant les commissions spécialisées de l’Assemblée Nationale avant d’être soumis aux débats puis au vote par la plénière
Si malgré tout, leurs cris ne sont pas entendus, les lois votées seront soumises à la Cour Constitutionnelle pour contrôle de conformité à la Constitution ; enfin des recours peuvent être déposés auprès de la cour pour les invalider, même après leur promulgation par le Chef de l’Etat
Enfin, la plupart des institutions de contre-pouvoir, surtout dans le domaine judiciaire, sont dirigées et contrôlées par des hommes placées par le régime de Boni Yayi encore aux affaires il y a quelques mois encore.
Dans ce contexte où les balises démocratiques existent, la précipitation des FCBE à crier au voleur laisse plus d’un perplexe. Cela reviendrait à crier à la fraude avant même le début du match. Dans quel but ? Si ce n’est pour entacher l’éventuelle victoire de l’adversaire. Une manière pour les FCBE donc de continuer leur sport favori depuis le 06 Avril dernier : peindre en noir ébène tous les actes ayant lieu sous le régime Talon.